Pour la première fois, je participe au voyage annuel de l’aéroclub. Destination Majorque en Espagne pour un week-end prolongé de 4 jours. C’est beaucoup de nouveautés pour moi : un trajet de plus de 3h, la radio en anglais, le survol maritime, des espaces aériens étrangers et le dépôt de plan de vols. Afin d’éviter un survol des Pyrénées (hasardeux en fonction de la météo), nous décidons de passer par Perpignan.

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Nous sommes 19 au départ, répartis dans 6 avions : 2 Cessna 172, 1 Cessna 182, 1 DR400, 1 PA28 et 1 Rockwel. Notre chef pilote effectue la répartition dans les avions : je suis aux commandes du Cessna 172 F-GPHT avec un copilote habitué aux voyages et un passager.

Au petit matin, après avoir partagé notre permier petit déjeuner au club, nous nous affairons aux préparatifs : prévol des avions, plein en carburant, quelques bidons d’huile, des gilets de sauvetage pour tout le monde, dossier météo, Notam, dépôt des plans de vol et briefing du chef pilote.
Étant donné que nous faisons parti des plus lents, nous partons les premiers et arriverons les derniers.
La logistique pour partir à 6 avions prend du temps. Bien qu’arrivés au terrain à 8h, nous décollons en seconde position à 11h35.
La météo n’est pas extraordinaire. Le plafond est relativement bas et nous ne sommes pas sûrs de pouvoir faire une directe sur Perpignan à cause du relief.

Finalement, bien qu’obligés de voler bas, nous arrivons à Perpignan où un grand ciel bleu nous attend. A l’approche de Cerbère le contrôleur nous demande de passer avec le contrôle de Gérone. Il est temps de franchir la frontière et de se lancer dans la phraséologie en anglais :

- Gerona from F-GPHT good day

- F-GPHT go ahead

- F-GPHT, C172 from Muret to Majorque son bonet, passing Cerbère at 2000 feets

- F-GPHT, report BGR, avoid Ampuriabrava aerea, squalk 1234

- 1234, avoid Ampouriabrava and report BGR F-GPHT

Finalement, ce premier contact n’est pas si difficile que ça et nous sommes apparemment à peu près tranquilles jusqu’au VOR de Bagure (BGR). La côte est magnifique. Nous passons la baie de Rosas et le contrôle nous demande de passer avec Barcelonne qui nous demande de rappeler au vor CLE. Il est bientôt temps de commencer la traversée maritime. Je vérifie la température et la pression d’huile, batterie, bilan carburant, vitesse air, vitesse moteur, altitude, réglage du VOR de départ et du VOR d’arriver, log de nav. J’intercepte le radial 170 de CLE, prend le cap 170 et commence à monter, c’est parti, droit sur la mer pendant 60 minutes (100 NM). Très vite, nous ne voyons plus que de l’eau et atteignons notre niveau de vol 55. On distingue parfois un bateau ou un des avions du club qui nous double non sans nous narguer sur la fréquence 123.55

Je vérifie très régulièrement l’ensemble des instruments. Aucun repère visuel ne permet de recaler la route et la référence de l’horizon naturel est médiocre. Au bout de 30 minutes, nous atteignons le point de non retour. Maintenant, même en cas de paramètre moteur inquiétant, nous continuerons vers Majorque. Barcelone nous demande de passer avec avec Majorque. Après avoir usé du “say again”, je comprends que le contrôleur ne veux pas que nous dépassions 1000 ft sol. D’ailleurs, à cette altitude, le relief de l’île nous empêche de rester en contact avec le contrôle, je suis donc tranquille mais il faut rester concentré car nous ne bénéficions plus de l’info trafic nous avertissant des appareils à proximité. Je reste encore au FL55 quelques temps car nous ne sommes pas encore dans les espaces contrôlés de la TMA de Palma. En vue de l’île, je commence ma descente vers 1000 ft. Le ciel est bleu de tous les côtés, sauf au dessus des terres où le plafond semble bas. Je commence à avoir de sérieux doutes quand à la possibilité de passer le relief présent le long de la côte. Ce doute est confirmé sur la fréquence club, les autres avions du convoi contournent l’île. Je tente d’avertir le contrôle de ma modification de route. Impossible de comprendre quoi que ce soit à la réponse, la réception est trop mauvaise. Je fais un message au contrôle au cas où il me reçoive :

- Palma approch from F-GPHT, readibility 1, not possible to rejoin NN, proceding Echo.

Nous contournons donc Majorque. Nous volons le long des falaises et apercevons toutes les criques de la côte. Bien que tendu par la modification de trajectoire et fatigué au bout de 3h de vol, le spectacle est magnifique.

Une fois le relief moins élevé, nous rejoignons le point d’entrée et retrouvons le contact avec le contrôle qui nous autorise à quitter la fréquence et à passer en auto info sur Son Bonet. L’intégration dans le circuit n’est pas facile. Nous sommes trois avions de Muret à arriver alors que des appareils locaux s’intègrent en base ou directement en finale. Après avoir trouvé ma place au milieu de ce trafic j’atterris enfin sur la piste 23 de Son Bonet.

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